Mon ami Jean (32 ans) s’est retrouvé dans une situation assez classique :
Ces dernières années, il s’est un peu laissé aller. Rien de catastrophique, à vrai dire. Juste les petits kilos « ordinaires » qui s’accumulent tranquillement après la trentaine. L’un après l’autre, de manière quasi imperceptible…
Sauf bien sûr, quand on tombe sur une (plus ou moins) vieille photo de soi… et que là, ça pique, car on mesure le « chemin parcouru » !
Jean s’est rendu à l’évidence : il ne peut pas se laisser dériver indéfiniment. Il doit réagir.
Souhaitant perdre du poids et, selon ses propres termes, « retrouver une apparence acceptable », Jean m’a ainsi demandé :
« Pour perdre du poids, par où je commence ?
— Déjà, arrête les céréales le matin, c’est blindé de sucre, et ça t’apporte bien trop de glucides par rapport à ton activité » (il travaille dans un bureau)
— Alors, je mange quoi le matin ?
— Des protéines et des bonnes graisses, principalement. Quand on cherche à perdre du poids, le matin c’est le pire moment pour manger des glucides.
— Tu m’avais aussi dit que les fruits, c’était des glucides. Alors les fruits c’est exclu aussi ?
— Chacun est différent, mais d’une manière générale, oui c’est à éviter ; Les fruits contiennent essentiellement des glucides, et certains sont très riches en sucre. Nos fruits modernes sont en plus de taille XXL. Bref oui, au début de ta perte de poids, c’est à éviter aussi.
— Mais je mange quoi le matin alors ?
— Des protéines, des bonnes graisses, et peu de glucides ! Par exemple, ce matin j’ai mangé 2 œufs bios brouillés, une petite poignée de cajou fraîches, et un reste d’aubergine cuite dans de l’huile de coco
— Mais attends, tu n’as pas un VRAI petit dej à me proposer ?? »
Un VRAI petit dej !
Par là il faut entendre, « un petit dej qui soit déjà dans une boite, et sur lequel je n’ai plus qu’à verser du lait ».
(dommage que ce genre de petit dej rende gros et malade : ça avait l’air presque bon quand même 🙂 )
Traduisez : Je veux perdre du poids MAIS je veux manger le même petit déjeuner que celui que je mange aujourd’hui. Je veux juste qu’il apporte des résultats différents.
Hum.
J’ai « pourri » mon pote (c’est un ami proche hein !) ;
Car, vous le savez, il est illusoire de :
- Vouloir changer, mais sans toucher à rien…
- Vouloir des résultats différents, mais en continuant de faire la même chose
Je l’ai souvent répété sur Expérience Paléo : il n’y a pas de pilule magique. Il n’existe pas de recette miracle pour se réveiller la semaine prochaine avec 10 kilos en moins. Ça ne marche pas comme ça (et heureusement, prendre 10 kilos ne se fait pas en non plus une semaine).
Pour que les choses changent, il faut changer.
Pour que les choses changent, il faut changer. Et ce, à plusieurs niveaux :
Changer ses habitudes, changer sa façon de voir l’alimentation et le sport, changer sa manière de bouger.
(d’ailleurs pour vous aider à changer et attaquer avant ce weekend votre transformation paléo, mon livre Les 30 Premiers Jours Paléo est ce qu’il vous faut)
Si ce que vous avez fait jusqu’à maintenant ne vous a pas amené là où vous vouliez, alors il est tant de remettre en cause certains éléments de votre mode de vie.
Il est louable de vouloir mieux manger et prendre soin de soi et de ses proches.
Mais la volonté ne suffit pas : elle doit se manifester. Il faut que cette envie, ce désir, deviennent votre réalité. Et pour ça, pas de miracle : il faut passer à l’action.
Car la théorie ne fait pas maigrir… par contre la pratique d’un mode de vie sain… oui 🙂
A y réfléchir, je comprends ce qui bloque mon ami. Derrière sa résistance face au « faux » petit déj, se trouve la notion de normalité.
La normalité (selon TF1 !?)
Qu’est-ce qu’un petit déjeuner normal ?
Pour mon ami Jean, la réponse est évidente : un petit déjeuner normal, c’est un bol de céréales au lait, accompagné de tartines (j’en ai déjà parlé ici, une catastrophe pour l’organisme).
Le VRAI petit dej, c’est celui qu’on nous a enseigné comme tel. Et à la racine de cet enseignement se trouve la pub, notamment via la télé.
La télé nous a vendu l’idée que les céréales dans une boite sont le VRAI petit déjeuner, le petit déjeuner NORMAL.
En d’autres termes, nos comportements sont normalisés par la pub. Et c’est là sa vrai force, car il devient anormal de manger d’autre chose le matin, dans notre cas des œufs et des aubergines ; ce sont de FAUX petits déjeuners. D’où la réaction de rejet de mon ami Jean.
Au-delà du petit-dej, il existe de nombreuses autres situations, dans lesquelles un comportement « normal » nous a été enseigné :
- Il est normal de manger des chips et des pizzas devant un match de foot, en buvant de la bière
- Il est normal de prendre un Magnum en regardant un film
- Il est normal d’acheter du pop corn au cinéma
- Il est normal de donner des Oréo (ou du pain et du Nutella) à ses enfants pour le goûter
Créer une norme et y associer un comportement réflexe, c’est le Graal du publicitaire.
Car si/lorsque vous différez, vous êtes anormal. Et personne n’aime être anormal !
La contrainte sociale (se conformer au reste du groupe) est toujours très forte.
Quand la norme devient réflexe
Une fois la normalité redéfinie par la pub, le comportement associé devient un réflexe. Quelque chose que l’on fait sans vraiment réfléchir…
Un peu comme l’association « café clope », qui rend l’arrêt du tabac si difficile.
Pour mon ami, c’est plutôt : avant même d’être complètement réveillé, les céréales sont déjà dans le bol. Plus besoin de réfléchir, c’est automatique.
Le mode « Zombie du matin » n’aide pas à prendre de grandes décisions, il a plutôt tendance à nous renforcer dans nos habitudes…
Pour d’autres, cela pourrait vouloir dire que la première bière est déjà sifflée avant même la fin de la Marseillaise.
Que faire face aux normes/réflexe ?
Refuser la normalité « publicitaire » et accepter de changer
Déjà, il faut se rendre compte que la normalité est un concept changeant. Ce qui est normal aujourd’hui, ne l’était pas il y a 30 ans, il y a 100 ans, il y a 2000 ans.
Essayez d’aller demander à votre arrière-grand père la marque de céréale qu’il mangeait au petit dej 🙂
Ensuite, il faut comprendre (et accepter) que ce n’est pas en faisant ce que l’on a toujours fait, que l’on obtiendra des résultats différents.
Et donc, si Jean veut se sentir mieux, s’il veut perdre du poids, s’il veux voir ses muscles… il va falloir accepter de changer.
Dans la tête, et dans les faits.
C’est évident bien sûr, mais dur à accepter : on aimerait tellement que la Nature fasse une exception pour nous ! Que la règle ne s’applique qu’aux autres.
Mais bon, on a plus 8 ans.
A peu de choses près (génétique), nous sommes tous soumis aux mêmes règles physiologiques.
Manger du sucre à outrance, nous rends tous gros et malades, sans exception.
Ce qu’il nous reste
Ce qu’il nous reste ?
Réfléchir par soi-même. Se responsabiliser face à sa santé. Et ainsi :
- Refuser de suivre aveuglément des normes artificielles créées par des publicitaires. Rejeter cette illusion de normalité
- Adopter à la place des habitudes et une hygiène de vie qui nous réussissent et nous rendent meilleurs (je ne parle même pas de paléo ici, je parle de ce qui vous réussit personnellement… ces choses que vous avez essayées et adoptées car elles étaient meilleures pour vous)
- Accepter de changer, et pas que dans la tête ! C’est en changeant nos actions que l’on fait une différence
Et dans le cas de Jean, cela veut juste dire qu’il va devoir se faire des œufs le matin et manger des légumes.
Ce n’est ni courant ni « normal », mais ça l’amène là où il souhaite aller. Alors…
Merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout. Si vous aussi vous en avez marre de la normalité qu’on nous impose, partagez cet article sur Facebook 🙂