Connaissez-vous le greenwashing ? Une chanson de Tryo porte ce titre.
Le greenwashing, c’est cette stratégie de com qu’ont certaines entreprises pour paraître plus vertes, plus respectueuses de l’environnement.
C’est assez hypocrite : en réalité l’entreprise ne change pas beaucoup ses pratiques. Mais puisque les consommateurs sont de plus en plus sensibles à leur impact environnemental, être green, ça fait vendre ;
D’où cette communication « verte », qui n’est qu’une peinture de façade.
Au-delà de l’hypocrisie de l’entreprise, la chanson de Tryo dénonce l’hypocrisie du consommateur.
Car certes, on veut protéger l’environnement. Mais pas au dépens de notre mode de vie ! 95 % des consommateurs ne veulent rien changer à leur mode de vie. Chacun est trop attaché à sa façon de vivre et de consommer.
Alors quelque part, le greenwashing arrange tout le monde : les entreprises vendent plus, et les consommateurs se donnent bonne conscience en « consommant vert ».
Pourquoi est-ce que je vous parle de greenwashing sur un site sur la santé ? Parce qu’il existe un paléo-washing !
Le paléo-washing
À l’instar du greenwashing, le paléo-washing consisterait à « mettre un coup de peinture » sur son alimentation.
C’est-à-dire qu’en surface, vous mangez mieux. Vous supprimez le gluten et les produits laitiers. Vous vous nourrissez principalement d’aliments paléo.
Pourtant, fondamentalement, votre approche de l’alimentation n’a peut-être pas vraiment changé.
L’exemple le plus évident du paléo-washing est bien sûr la pâtisserie paléo. Si depuis que vous êtes paléo, vous mangez régulièrement du pain, des pâtes, des pizzas, des gâteaux paléo… alors vous êtes peut-être dans le paléo-washing (A lire : Paléo malbouffe : pourquoi beaucoup de recettes paléo ne méritent pas de s’appeler ainsi).
Idem si vous sucrez à outrance, en utilisant du miel ou du sirop d’érable. Certes, ces sucrants sont paléo. Pourtant dans l’absolu, vous ne vous faites pas beaucoup moins de mal, et vous ne réglez peut-être pas un problème d’addiction au sucre.
Vouloir manger mieux, mais sans toucher à ses habitudes alimentaires… ça serait la définition du paléo-washing. Chercher à s’engouffrer dans toutes les brèches, tous les aliments et préparations paléo un peu limite qui permettent de changer… sans changer.
Pain paléo + confiture paléo = santé ?
Le problème du paléo-washing ? ça ne marche pas vraiment !
La grande perdante du greenwashing, c’est la Terre. Car pour elle, rien ne change ou presque. On continue de polluer comme si de rien n’était. On s’est juste donné bonne conscience.
Le grand perdant du paléo-washing, c’est vous. Car là aussi, rien ne change ou presque ; Il est parfaitement possible de respecter la liste d’aliments paléo, mais finalement ne pas manger très sain. Il suffit de reproduire d’anciennes habitudes alimentaires délétères.
Le pire ?
Votre corps s’en fiche de votre conscience. Il s’en fiche de l’étiquette que vous mettez sur votre alimentation. Ces histoires de paléo, d’homme préhistorique en slip, c’est dans votre tête.
Votre corps ne voit que le profil des aliments que vous consommez. Des protéines, des glucides, des lipides. Des vitamines, des minéraux, des fibres.
Et si ce qui arrive dans votre estomac n’est pas en accord avec ce qui vous réussit, si certains aliments ne correspondent pas à vos besoins réels (activité physique notamment)… alors vous n’atteindrez pas le meilleur de votre forme et de votre santé.
Au-delà du paléowashing
D’autres étiquettes sont parfois utilisées pour vous donner bonne conscience (voire, pour vous tromper). Et ainsi vous faire acheter des produits pas forcément très sains !
Je pense au bio-washing et au gluten-free washing.
L’organic-washing ou le bio-washing
Le bio ! Saint Graal de la santé ! Manger bio, c’est manger bien, non ? Pas forcément…
Car tout ce qui brille n’est pas d’or. Tout ce que l’on trouve dans les magasins bios n’est pas sain.
Le label Agriculture Biologique (AB) peut donner (ou peut servir à donner) la fausse impression que les aliments en questions sont bons pour la santé.
Ce label créé dans nos têtes un raccourci « bio = bon pour moi« .
Bio = bon pour moi ?
Ce raccourci peut être lui aussi être dangereux ; le chocolat bio ou les biscuits bio qui contiennent 50 % de sucre bio, vous donneront peut-être le diabète bio… ça reste le diabète quand même ^^
Se pose aussi la question du bio qui vient de l’autre bout du monde, mais là, on retombe dans l’environnement et c’est une autre histoire (ou un autre blog!).
Le gluten-free washing
L’étiquette gluten-free / sans gluten peut aussi servir à induire le consommateur en erreur. Sans gluten n’est pas le gage qu’un aliment est sain.
Mais là encore, le raccourci est facile.
Sans-gluten = bon pour moi ?
Nestlé a ainsi sorti une gamme de céréales du matin (riz soufflé) sans gluten. Vu le sucre qu’elles contiennent, ces paquets de calories vides sans gluten n’en deviennent pas pour autant des aliments fréquentables… (Lire : Le petit déjeuner classique : la pire façon de commencer sa journée).
Mais certains parents, qui veulent le meilleur pour leur enfants, se sont peut-être laissé manipulé…
Dans le même genre, vous avez aussi déjà croisé dans les rayons des pâtes alimentaires sans gluten. Bien qu’elles soient sans gluten, ces pâtes restent des aliments fortement transformés, pauvres en nutriments. Pas idéal ! (Lire : Les pâtes sans gluten, paléo ou pas ?).
Alors oui, ça peut dépanner… mais je ne recommanderais d’en faire une habitude (et il existe des recettes paléo de pâtes végétales).
Au rythme où le sans gluten se développe, un jour, Mac Do nous vendra des frites et du coca sans gluten 🙂 Vous vous en doutez, cette étiquette ne les rendra pas moins nocifs.
Acceptez de changer
L’idée de cet article n’est surtout pas de vous faire culpabiliser dans votre pratique du paléo.
Personne n’est parfait. Je ne le suis pas. Nous sommes des humains et nous faisons forcément de temps en temps des écarts. Notre alimentation ne peut pas être parfaite, et ce n’est pas grave.
Cet article doit juste vous rappeler que la volonté de prendre soin de soi et les changements alimentaires qui en découlent, doivent être authentiques et réels.
Pratiquer un paléo de surface, n’apportera que des résultats de surface. Ce qui est dommage : vous faites des efforts mais pour peu de résultats.
Je le répète souvent : le régime paléo n’est ni une secte, ni un dogme ; chacun fait comme il l’entend, et prend dans ce mode d’alimentation ce qu’il souhaite prendre.
Ceci étant dit, ne tombez pas dans le piège de la bonne conscience : Si fondamentalement vous ne changez pas, alors votre forme, votre apparence, votre santé ne changeront fondamentalement pas.
Si manger 5 tartines de confiture tous les matins vous a amené à prendre 10 kilos et à avoir un début de diabète… alors manger 5 tartines de confiture bio sur du pain sans gluten ne vous sauvera pas.
Reproduire de mauvaises habitudes en version paléo ne suffit (malheureusement et généralement) pas.
Si vous voulez un regain de vie, si vous avez envie de vrai changement, ne vous mentez pas. Votre corps, lui, ne voit que ce qui arrive dans votre estomac. Votre conscience… il s’en fiche ^^
Pour conclure
Si vous voulez régler certains problèmes qui vous pourrissent la vie depuis des années… acceptez de tourner la page. De faire les changements qui s’imposent.
Ça n’est pas forcément facile ou confortable; mais les bénéfices qui seront au rendez-vous, vous rappelleront que vous avez fait les bons choix.
La balle est dans votre camp 🙂
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